Pédagogie et société

Nous proposons et accompagnons la pratique artistique de tous et toutes, en tout lieu, car pour nous, elle répond à un besoin vital ; elle permet d'être en contact avec soi-même et avec les autres.

 

Pour cela, nous favorisons dans le travail les expérimentations et découvertes intellectuelles, manuelles, corporelles, sensibles afin de permettre à chacun d'accéder à son imaginaire, et faire émerger des expressions personnelles. Les pratiques que nous mettons en place impliquent que cette expression personnelle soit reconnue, travaillé, explorée.

 

Cette exploration est nourrie des connaissances techniques, historiques et sociales, liées aux arts, mais pas seulement, autant des animateurs que des participants.

 

Ainsi, la pratique artistique permet  à chaque individu de se développer, de se penser sous différents angles, de se dire, de s'exprimer par une forme concrète, et d'envisager des interactions avec les autres. Chacun peut de cette façon acquérir un peu plus d'autonomie et exercer sa capacité à agir sur le monde.

 

Ces pratiques permettent en effet de rentrer en relation au sein du groupe, notamment par les échanges et l'organisation collective du travail, et peuvent amener, lorsque l'ensemble des personnes le souhaite, à une affirmation collective, susceptible de poser question au-delà du groupe.

 

Nos reconnaissances à la FWB

 

L’Atelier est avant tout une asbl autonome, sensible à son environnement local et à la marche du monde. Sa méthode, son prisme, ses outils d’analyse et d’action sont la pratique artistique. Parce que la démarche artistique commence par une découverte de soi et une curiosité du monde, parce qu’elle apporte un recul qui favorise l’autonomie de pensée, qu’elle implique un pas de côté par rapport aux discours les plus courants, qu’elle aboutit régulièrement à une expression authentique, et que, s’adressant à l’intelligence, les voisins gagnent à (re)connaître, et qu’elle contribue ainsi à la communication humaine, locale et au-delà.

 

De sorte que deux reconnaissances de la FWB peuvent soutenir l’asbl, institutionnellement et financièrement : celle définie par le décret Créativité qui contient le cahier des charges des Centres d’Expression et de Créativité (CEC), et celle définie par le décret Education Permanente (EP), qui encadre les démarches et projets d’éducation permanente au sens précis du terme, se distinguant en cela de l’éducation permanente comme cadre général des différents décrets culturels de la FWB.

 

La reconnaissance de CEC est historique, antérieure même à la constitution de l’association en asbl en 2004. Cette reconnaissance permet l’existence des ateliers artistiques (réguliers ou plus intensifs), pour tout âge. On y travaille la matière, on y expérimente des techniques, qu’on tricote avec le vécu et les ressentis de chacun et du groupe. On pose des choix. Ensemble, on organiser le travail, on avance, on explore l’inédit, et on grandit en autonomie de pensée, d’expression et d’action. Ces ateliers sont des espaces-temps où chacun peut partir à la découverte de soi dans le monde, dans l’histoire, et exprimer sa propre façon d’être humain. Quand cette dynamique permet de partager les recherches avec un plus large public, le décret Créativité le valorise comme un Projet Socio-Artistique. L’Atelier estime que cette communication entre voisins où la liberté d’expression est garantie, soutient la démocratie locale, en offrant aussi une visibilité à tous.

 

C’est ainsi que L’Atelier propose à tous de tâter la gravure, la danse, le dessin, la construction 3D, la peinture, la photo, … C’est aussi grâce au financement en tant que CEC que L’Atelier peut animer les moins de 18 ans, et leur faire aussi déjà découvrir la force du groupe, la notion de droit, de place pour chacun.

 

La reconnaissance comme organisme EP, elle, permet que des adultes, souvent précarisés (financièrement, culturellement), dans une démarche collective, puissent prendre le temps de la recherche, des échanges, et développent leur capacité à agir sur le monde, si possible au sein d’un réseau associatif solidaire, capable d’incarner un tiers-lieu. A L’Atelier, cela se fait à priori aussi par la démarche artistique, canal privilégié de la liberté d’expression. D’autant que certaines personnes s’expriment mieux sans les mots, des personnes souvent par ailleurs bridées dans leur légitimité par leur éducation familiale ou scolaire, par le système dominant qui invisibilise certains groupes. Ce sont les droits culturels. Mais si une question sociétale précise, autre qu’artistique ou culturelle, devait être soulevée dans ce cadre, une reconnaissance EP légitimerait L’Atelier pour la creuser.

 

C’est ainsi que L’Atelier s’attèle à la rencontre interculturelle pour nourrir la recherche collective, par l’expérience, d’un mieux-être ensemble, qu’il a pu accompagner dans leur expression un groupe de détenus, un groupe d’apprenants de Lire & Ecrire, un groupe de résidents de home, … leur rendant visibilité, dignité, voix au chapitre, portant ainsi leur expression vers les instances en partie responsables de leurs conditions d’existence. C’est aussi sa face EP qui soutient L’Atelier dans son travail de consolidation du réseau associatif.

 

Certes, la démarche de certains groupes de L’Atelier est à la frontière entre les deux grilles de lecture, car telle est l’identité de l’asbl, sa liberté. Mais, en tant que bénéficiaire de deniers publics, jamais L’Atelier n’accepte deux fois l’argent pour une même dépense. Chaque démarche, voire chaque étape d’une démarche plus longue, est toujours identifiée par l’équipe comme ressortissant soit du secteur CEC, soit du secteur EP. Et chaque année, lors des rapports d’activités, un listage séparé précis est communiqué.